Bonne année 2013 !!!

Je vous souhaite à tous une excellente année 2013 qu’elle vous apporte joie, santé, bonheur et pleine de bonne surprise.

2013 sera pour moi l’année du retour en France et donc de nouveaux changements en perspective et surtout de nombreuses retrouvailles. Hâte de vous revoir !!

Joyeux réveillon et à bientôt !

BONNE ANNEE 2013 !!!!

 Vue aérienne de Dumont D’Urville !

Poussin Adélie, fournée décembre 2012 !

Geronimo !

Petits pas sur l’eau !

Joyeuses fêtes

Je tiens par ce petit message vous souhaiter à tous d’excellentes fêtes de fin d’année 2012. Je vous promets des nouvelles prochainement sur l’arrivée et le départ de R1, la naissance des 1er adélies, de la débâcle, des orques et pleins d’autres choses.

A tout les fidèles de ce blog, aux mais, familles ou justes aux gens de passages, je vous souhaite un très bon noël !!

Astrolabe à R1 2012.

Saut adélien !

orques ! 

Iceberg vu du ciel !!

Méli-mélo

Je suis en retard dans l’écriture de mon blog, veillez m’en excuser. Pourtant depuis mon dernier post, il y a eu de nombreuses nouveautés à DDU et du changement en Terre Adélie.

Donc un petit récapitulatif des divers événements, pas forcément dans l’ordre chronologique d’où le titre.

Évidement, l’arrivée de R0 est des 1ers de la TA63 dont mon remplaçant Thibaut Nebout, voici l’adresse de son blog (espérons pour vous, mis à jour plus régulièrement) :

http://chroniquesduneboutdumonde.blogspot.fr

Avec eux, l’hivernage de la TA62 se termine et une nouvelle campagne d’été démarre. La passation commence, il faut transmettre au mieux toutes les manips extérieures et l’ensemble du traitement en laboratoire mais également le déroulement de la vie sur base.

Il faut signaler le 1er départ d’un 62, Bidou notre 2nd centrale est parti à Concordia pour continuer son aventure Antarctique. Il réapparaitra, peut être juste avant R3 à DDU sinon plus tard en France. Dans la continuité, R1 approche à grand pas mais je l’évoquerai dans un prochain post.

Mise à l’eau de l’empereur !

Côté faune locale, les oeufs des Adélies apparaissent, le bal de l’aller-retour des parents commence. Les Océanites de Wilson viennent compléter le panel des oiseaux sur l’île des Pétrels.

Il y a quelques jours, une débâcle a eu lieu à environ 6 km de la base permettant de redécouvrir l’océan austral et de changer notre horizon.

Le tout est un peu en vrac et un peu brut mais l’essentiel des nouveautés est cité mais vous êtes surement au courant grâce à mes co-hivernants un peu moins laxistes.

A bientôt.

Nouvel horizon.

24 heures sur la Terre

Sur la planète, il est toujours midi quelque part !

Le festival « 24 heures sur la Terre » organisé à Marseille, se sont déroulés les 12 et 13 octobre. Cet évènement consiste à partager les midis et le soleil à son zénith en le suivant pendant une journée autour de la Terre. Le thème de cette année est l’immensément petit. La course du soleil passe évidement par la Terre Adélie. A midi à DDU, il est 4h du matin en France.

J’ai eu la chance avec mes deux amis glaciologues de participer à cette édition. 

Plusieurs sites internet ont diffusé les divers interventions de part le monde.

Vous pouvez trouver plus d’informations sur ce lien :

www.24hsurlaterre.org

Fiche de Julien ;-)

http://www.sciencefrontieres.com/intervenants/julien-lanshere

Un, deux, ...

Après les manchots Empereur, il faut évoquer une autre espèce des plus emblématiques d’Antarctique, le phoque de Weddell. Un individu a été observé plus d’une fois au cours de l’hiver au niveau du trou de pêche mais depuis quelques temps, il est fréquent de croiser sur la banquise des petits groupes.

Il est arrivé le temps des multiplications de phoque. Ce lundi 1 octobre, la 1ére observation d’un bébé phoque (veau) a été faite au niveau de l’île de Florence. Il a été baptisé « Lustucru ». Quatre jours plus tard, c’est « Panzani » qui fait son apparition quelques mètres plus loin. Les deux mamans se portent bien, les petits font entre 35 et 40 Kg. Je ne peux vous dire s’ils ressemblent plus à leur père ou leur mère. La saison des naissances ne fait que débuter donc n’hésitez pas à soumettre vos idées de nom pour les prochains bébés phoques !

 Lustucru !

Panzani !

Hebdo des manchots

Nous sommes déjà mi-septembre et cela fait un moment que je vous n’ai pas donné des nouvelles de notre chère colonie de manchots empereurs. Les premiers poussins ont éclos début juillet et la dernière observation d’éclosion fût à la mi-août. Donc les aînés ont maintenant plus de deux mois et les plus jeunes à peine un mois.

A leur naissance, les petits sont gris de leur épais duvet. Ils doivent muer pour acquérir le pelage et la coloration adulte leur permettant d’affronter l’eau froide Antarctique.

Je vous laisse compter les jeunes présents sur cette photo.

Une partie de la colonie avec les jeunes poussins.

Après les petits cris caractéristiques pour réclamer à manger et répondre à leurs parents, nous pouvons voir les pré-adolescents gambader au sein de la manchotière. Certains persistent à traîner dans les pattes de leur père pendant que la partenaire est partie chercher à manger (pas de sexisme puisque les manchots alternent la garde). D’autres font leur vie, un sentiment de liberté entre dans leur petite tête toujours sous la surveillance d’un adulte. Ils restent néanmoins dépendant du foyer pour la nourriture et pour se défendre des prédateurs.
Lors des journées de grand froid, les poussins se regroupent en mini-tortue et se protègent au coeur de la colonie d’adultes.

Esprit de liberté.

Résultats du festival

Pour ceux qu’ils ne le savent pas encore, début août est marqué par le festival du film Antarctique. Le but est de créer un film de 5 minutes (maximum) en l’espace de 48h avec des objets et phrases imposés. Il y a également la catégorie libre sans contraintes.
Les résultats sont tombés en début de semaine. Les bases françaises sont à l’honneur. Chaque personne peut voter, il ne s’agit pas d’un vote par base. Donc cette année, il y a eu 21 films en compétitions dans la catégorie « 48h » et près de 270 votants. Le meilleur film est celui de Kerguelen « Super Mario in Kergueland ». Félicitations !
Nous, DDU, finissons 4e de la compétition à un petit point du podium. Nous obtenons quand même la médaille de bronze dans la catégorie meilleur acteur. Crozet gagne haut la main la 1e place dans la catégorie libre avec « The Depature ».
Bravo à tous !

Pétrel géant, le retour !

PS : une petite règle a rajouté la saison prochaine « interdiction de voter pour son propre film », soyons fair-plays ! ;-)

Festival et dépêche

Début août, en Antarctique, est synonyme de concours cinématographique ! Cela tombe bien pour nous puisque la TA62 fait son cinéma. Ce week-end était lancé le festival du film Antarctique, organisé par la station américaine de McMurdo. Le principe est simple, réalisé un film de 5 secondes à 5 minutes en 48h avec des choses imposées. Cette année, nous avions en objet, une souris (d’ordinateur) et une carte de la base ; en personnage, une reine ; en phrase « I’ll save you » et en son, le bruit de la glace brisée. Nous avons réalisé un film sur le thème de Very Bad Trip, the hangover. Je vous demande beaucoup de tolérance sur notre jeu d’acteurs et certaines images ne sont pas dédiées à un jeune public. En tout cas, nous nous sommes vraiment amusés lors du tournage et le makingoff promet d’être salé. Les résultats seront connus en fin de mois. Si vous voulez visionner notre chef d’oeuvre et ceux des autres bases, voici le lien :

http://www.cupojava.net/aff/?p=74

 Very Bad AntarTrip (The polar Hangover).

Une nouvelle n’arrivant jamais seule, je vous livre le nouveau calendrier des dépêches postales pour les rotations 2012-2013. Si vous voulez nous envoyer du courrier, ce sera avec plaisir que nous le lirons. Pour information, les départs de chacun ne sont pas encore fixés mais normalement tout le monde sera parti à R3. Si le courrier arrive après notre départ, il nous sera renvoyé en France donc pas d’inquiétudes.

Pirates

Mon cher éditeur (publiant à ma place les messages sur mon blog, Fluflu pour les intimes) m’a rappelé à l’ordre en m’informant de mon absence sur ce blog. En effet, cela fait un petit moment que je n’ai pas posté de message. Je te remercie (ainsi que Claire) une nouvelle fois du service que tu me rends en étant l’intermédiaire entre le pôle Sud et le reste du monde (cela en jette, dit comme ça).

Pas de grandes nouveautés en ce mois de juillet. Attention, on ne s’ennuie pas et pas question de parler de routine. Les petits empereurs grandissent doucement. Les jours se rallongent permettant les randonnées sur la banquise. Notamment jusqu’au rocher du Débarquement où Dumont D’Urville avait posé pied et baptisé ce lieu : « Terre Adélie ».

La banquise pousse également, avalant progressivement le trou de pêche ce qui a demandé une petite ré-hausse du coffrage. Par la même occasion, un étendard a été installé signalant sa présence et non un trésor. Hormis celui de son accès à l’océan Austral riche de découverte et d’émerveillement.

 Trou de pêche et son étendard !

Les dédicaces de Skuarock sont toujours d’actualités. Je vous rappel le principe vous envoyer vos dédicaces sur l’adresse « skuarock@ddu.ipev.fr » en fournissant la ou les personnes concernées par la dédicace ; le titre et l’artiste de la chanson ; le message à transmettre et votre nom ou surnom. Avec l’augmentation des pièces jointes, vous pouvez même envoyer le morceau (les nouveautés 2012) ou un message vocal enregistré.

Skuarock, la radio volatile !

Les petits empereurs

Depuis quelques jours, des bruits singuliers émanent de la colonie de manchot empereur. Toujours en mouvement en fonction de leurs envies et des conditions extérieures, les manchots couvant commencent à s’agiter de plus en plus. Les premières femelles reviennent de leur longues traversées, le ventre bien plein et recherche leur partenaire identique à tous mais unique par son chant.

Petit empereur fraîchement sorti de l’oeuf !

Il est l’heure des premières naissances au sein de la manchotière. Des petits cris aigus se font entendre réclamant à manger. Il faut être observateur pour voir apparaître ici et là une petite tête entre les pattes d’un des parents. Ils seront bientôt légions et vont s’étendre au sein de toute la colonie. 

PS : sur la photo de groupe du dernier post, je suis sous le drapeau français avec un bonnet et

sans barbe.

Midwinter

La Midwinter souligne le milieu de l’hiver dans la zone antarctique et subantarctique. Elle permet de célébrer le jour le plus court, le 21 juin : lever du soleil à 11H40 et coucher à 13H42 donc 2h02 de soleil.

C’est l’occasion de faire un « break » pour toute la mission en organisant des jeux, des spectacles et des soirées diverses durant une semaine. Notre mid s’est clôturée samedi soir, une bonne journée pour récupérer et nous sommes de nouveau prêt pour reprendre nos activités, disons, plus traditionnelles.

La TA62 devant le 42.

De coutume, ce qui se passe à DDU reste à DDU et ce qui se passe pendant la midwinter reste pendant la midwinter donc il faudra être patient pour savoir ce qui s’est passé à DDU pendant une semaine (du moins sur mon blog !!).

Record et contraste

Après le vent, voici venu les records de températures. Cette mesure rentre dans le top vingt et est la valeur la plus faible depuis 1996. En quelques jours, nous avons eu des températures inférieur à -30°C. Notre nouveau record est de -31,2°C. Vous rajoutez un vent entre 30 et 40 noeuds et vous obtenez une température ressentie estimée à -51°C. Il est évident que ce jour là nous restons bien au chaud dans nos bâtiments et seul de courts transits, bien couvert, étaient plus que suffisant. Lors de mes brèves sorties pour rejoindre deux bâtiments, ma VTN (gros blouson bien chaud) avait le temps de geler et durcir.

Ecran météo du 7 juin 2012. 

Antarctique, terre de contraste ! Quelques jours après ce record, le mercure partait dans l’autre sens pour arriver à -2°C en réel, apportant beaucoup de neige. En une semaine, nous avons eu une différence de près de 30°C dans les négatifs ! Je profite de ce post pour vous signaler que nous avons commencé notre Midwinter, semaine pour célébrer la moitié de l’hivernage.

Je vous souhaite à tous une excellente Midwinter 2012.

Sculpture sur glace

Sur une banquise grandissante, des colonnes de glace font leur apparition au fil des jours. Elle brave, de leur petite hauteur, les éléments se déchaînant en Terre Adélie. Le vent, parfois tempétueux, fait virevolter la neige cinglant et érodant ces piliers de banquise. Le soleil rasant projette ses rayons au sein de cette glace bleutée emprisonnant les microorganismes marins lors de sa formation.

Piliers de glace en Terre Adélie.

En effet, ces carottes ne sont pas effectuées par les glaciologues mais par le pêcheur de DDU (donc moi). Le but n’est pas d’étudier la glace elle-même mais ce qu’elle renferme et notamment le phytoplancton : algues microscopiques à la base du réseau trophique dans l’ensemble des océans. Maillon essentielle aux fonctionnements des écosystèmes, elles servent de ressource directe ou indirecte aux zooplanctons, poissons et évidemment manchots et autres prédateurs.

Derniers oeufs

Comme je suis en retard pour vous informer de la ponte du 1er oeuf de manchot empereur autant parler de ceux qui sont toujours oubliés, délaissés, démunies et ignorés, je parle évidement des derniers œufs pondus.
Les autres blogs ont dû vous annoncer, avec de superbes photos, du 1er œuf observé le 1er mai. Moi, je vais vous parler des derniers. Enfin, je ne sais pas vraiment si ce sont les derniers mais au vue de la période, il ne doit pas en rester beaucoup à pondre. En effet, la manchotière diminue à vue d’oeil, Moins de 4000 individus au dernier comptage. Les femelles, après la ponte et la passation au mâle, quitte les lieux pour aller se nourrir en mer. Elles reviendront dans quelques temps pour prendre le relais du père et découvrir leur petit manchot éclos (les 1ers sont prévus début juillet). Donc actuellement, il reste quelques femelles qui vont pondre et effectuer la passation. Moment difficile pour le couple puisqu’ils doivent limiter le temps à l’air libre de l’oeuf. Malheureusement, certains échouent dans cette tâche délicate. Rassurez-vous le nombre de couples cette année semble en augmentation et les naissances sont nombreuses.

Passation d’oeuf entre la femelle et le mâle. 

Je parlerai peut être du 1er bébé manchot mais je continuerai de militer pour ceux qui le suive et souvent oublier car non-premier.

 Coucher de soleil en Terre Adélie.

Trou de pêche 2012

L’une des étapes du VSC « pêcheur » que je suis durant son hivernage est l’installation d’un trou de pêche permanent sur la banquise. Ce fût le cas le 27 avril dernier par une journée ensoleillée mais un peu ventée. Ce projet a été réalisable grâce à la contribution de plusieurs personnes que je remercie par la même occasion. La manip consiste à creuser un trou de 1,20*1,20 au sein de la banquise d’une épaisseur (actuellement) d’environ 40cm, et d’installer un coffrage en bois.

Trou de pêche permanent 2012.

Cette ouverture au sein de la banquise permet d’avoir un accès à l’eau en permanence et de pouvoir effectuer divers mesures et disposer différents engins de pêche. Un couvercle permet de l’isoler de l’extérieur et d’éviter un regel total de l’eau. Il suffit de l’entretenir régulièrement, espérer qu’aucune débâcle tardive vient tout chambouler et le tour est joué ! Dès le 1er jour, notre fidèle Virgule est venu nous rendre visite et nous féliciter de l’installation du trou de pêche !

Virgule au trou de pêche.

P.S. : solutions des énigmes de Barbe Rousse.

1er énigme : il fallait trouver l’échelle de Richter ce qui nous conduit au Sismo-magne et il fallait lui dire l’échelon le plus haut de l’échelle, 9.

2e énigme : L’indice était caché sur le donjon de l’île Lamarck (entre Rostand et Lion), de profil ce rocher ressemble à une statue de l’île de Pâques.

Les deux cartes réunies permettaient de trouver le trésor sur le Nunatak.

Le trésor de Barberousse

A Pâques, les chocolats sont cachés dehors, une chasse est organisée pour les trouver et les manger tous ensemble à l’intérieur. A DDU, la tradition est la même en enlevant quelques degrés, les possibilités de cachettes sont étendues à l’île des Pétrels et les participants sont les hivernants le désirant. Je tiens d’ailleurs à remercier Thomas, notre boulanger-pâtissier, pour ses bons oeufs (sans contrepèterie).

En plus d’être un très bon boulanger, notre chocolatier en herbe, est excellent dans l’utilisation des métaphores. Il ne sait pas arrêter sur une petite chasse à l’oeuf, il a également organisé une chasse au trésor en trois étapes qui a tenu la base en haleine durant plus d’une semaine (surtout la 1ére étape). 

Son premier indice :

« Il y a sur cette ile une grotte, une tanière sombre et humide gardée jour et nuit. Il te faudra trouver une courte échelle qui pourtant monte encore et encore et en prendre le bout le plus haut, car seul cela permettra de passer le gardien. »

Le gardien remet alors un oeuf et une carte permettant de localiser le trésor, sur le Nunatak, ainsi qu’une nouvelle énigme pour obtenir le 2e indice pour obtenir ce trésor :

« Egaré de son île, loin de Pâque, endormie près d’un fauve sous l’oeil aveugle de Rostand ». 

Le 2e indice fût un oeuf avec une nouvelle carte. Les deux cartes réunies permettaient de trouver le trésor : un nouvel oeuf. Malheureusement, le 2e indice caché en extérieur est surement tombé à l’eau et ne fût pas trouvé malgré des recherches approfondies au bon endroit. Il semble également que le trésor soit enseveli sous plusieurs couches de neige. En tout cas, cette chasse fût passionnante.

Lever de soleil vue de Biomar !

PS : je ne vous donne pas les solutions des énigmes si vous voulez tenter votre chance. Bon courage !

Eole a frappé à nos portes !

Après une journée ventée, habituelle en cette saison, nous sommes tous réfugiés dans les bâtiments, promesses de chaleurs et de conforts. Certains sont dans le séjour à refaire le monde après (encore) un excellent repas. D’autres se sont retirés pour commencer leur nuit ou continuer leur soirée dans le 42, notre dortoir.

Dans tout les cas, tous ont été surpris le 9 avril à 22h14 quand une rafale de 210,96 km/h secoue les bâtiments. La neige cingle nos fenêtres, les bureaux, les tables et les lits sont secoués en même temps que l’ensemble du 42. Premier reflex : visité la page météo. Hé là, surprise en voyant ce nouveau record de vent pour la TA62 mais également la 5e valeur enregistrée depuis 20 ans.

La page météo au soir du 9 avril.

L’historique des enregistrements (merci à mes compères de la météo pour ces précisions) de la force du vent remonte à l’année 1956. Jusqu’en 1980, les estimations étaient effectuées avec du matériel moins précis et qui tendait à surestimer le vent. Ainsi le record en cette période est de 324 km/h en 1972. Nos 210 km/h sont alors relégués aux rangs des évènements attendus. C’est sans compter sur la nouvelle technologie, plus précise. Depuis 1981, le record est de 244,8 km/h le 23 mai 1988. Notre record devient un évènement remarquable et nous n’allons pas nous arrêté en si bon chemin. Nous espérons tous dépasser cette mesure et instaurer un nouveau record.

Vive Eole !

Les rizières d’Antarctique.

Nuit centrale !

Pour vivre, en France, nous utilisons toutes formes d’énergies répondant à nos besoins et permettant de convenir à nos demandes. En Terre Adélie, nous avons l’eau courante, le chauffage (indispensable contre le froid), l’éclairage (pour nos longues nuits d’hiver), … le point commun de tout cela, à la différence de la métropole, est un seul bâtiment : la centrale. Productrice de notre eau potable et de notre électricité, elle est le coeur et le poumon de DDU. Sans elle, la vie serait impensable ou alors très inconfortable.

C’est pourquoi ce bâtiment est sous une surveillance permanente, jour et nuit, semaine et week-end. Le personnel technique se relais chaque jour pour veiller à son bon fonctionnement. Nous pouvons, si nous le souhaitons, alléger un peu leur charge de travail et effectuer leur veille de nuit.

Celle-ci commence à 20h par un premier relevé, consistant à contrôler différents points de mesures sur les pompes et moteurs. Ces relevés ont lieu par tranche de 2h. Le reste du boulot consiste, en cas d’alarme, de prévenir les personnes concernées pour réagir au plus vite. La nuit s’achève le lendemain à 6h et une autre personne prend le relais. La nuit passe vite au final, discussion avec d’autres hivernants, rendez-vous mails avec des amis en France, tri de photos, films,… et avec un peu de chance une nuit sans nuages, étoilées et avec des aurores. Ne pas oublier de préparer le p’tit déj pour toute la base et le tour est joué, la nuit se termine.

Bonne nuit DDU, le gars de centrale veille !

Aurore (Je sais, qualité moyenne mais je vais m’améliorer !)

La banquise respire !

En ce baladant sur les vestiges de la banquise, nous pouvons être surpris par un bruit, pourtant familier, mais totalement inattendue quand vous vous trouvez sur une plaque de glace : des grincements. Pour petit rappel, la banquise c’est de l’eau de mer ayant gelée, donc sous cette épaisseur de glace se trouve la mer et l’eau libre avec une profondeur variant en fonction du site. En cette période, la banquise est présente au niveau de la manchotière, son épaisseur diminue et elle est fragilisée. La marée, différente de celle que vous connaissez mais présente, et la houle provoquent donc des mouvements d’eaux sous la banquise.

En créant ces impulsions, la glace s’affaisse et se surélève. Le bruit provoqué par la glace est comparable à un grincement d’une charnière de porte manquant de graisse mais avec toute l’ampleur et la résonance du lieu.

Il est impressionnant de voir ces plaques de glace se mouvoir comme une immense cage thoracique accompagnée par le son d’un grincement long et régulier pour souffle des poumons. La banquise respire !

Jeu des 7 erreurs !

Sur ces deux photos, il y a exactement 5 secondes d’intervalles. En rouge, ce sont des points de repères pour visualiser le mouvement de la glace.

L’isolement commence …

Ca fait peur !! En fait, pas trop !

La dernière rotation de l’Astrolabe s’est terminée. Les estivants sont partis avec lui, laissant 29

personnes isolés sur l’île des Pétrels jusqu’à la prochaine saison qui débutera en octobre.

Une île, pas tout à fait ! En effet, une bande de banquise persiste toujours, permettant de rejoindre le continent à pied. 29 individus isolés, je me trompe également car les mails sont actifs, le téléphone est toujours possible et le courrier plus que présent. Je raconte donc n’importe quoi ! La vie est plus calme et plus familiale depuis le départ de tout ce beau monde. La vie reprend un nouveau rythme, les horaires sont plus souples. Le vent et le froid s’accentuent sans pour autant être une gêne permanente. La mer gèle déjà en surface, annonciatrice d’une nouvelle banquise. Les oiseaux, toutes espèces, quittent progressivement les environs, les phoques se raréfient. Les empereurs ne devraient plus tardés et les premières aurores australes ont été observées.

Enfin, tout va bien dans ce vaste continent !

TA62 écrit « humainement » et la base de Dumont D’Urville.

SeaTruck

J’ai déjà évoqué ce mot dans mes articles précédents mais que veut-il dire ? Le Seatruck est

un moyen nautique mis à disposition pour réaliser, lors de la campagne d’été, des

prélèvements en pleine mer. Et oui, la débâcle a eu lieu : tardive, progressive et se laissant

désirée mais les îles prennent toutes leur définition en cette période. Le trou de pêche a

disparu, les manchots peuvent plonger aux bords de leurs nids et les bergs se mouvoir

lourdement et tranquillement dans la mer de Dumont D’Urville.

Les eaux libérées de l’emprise de la glace, la campagne d’été, a proprement parlé, peut

débuter. Pour compenser le retard accumulé, nous (avec l’équipe Revolta venu en main forte)

enchaînons les sorties en mer (expliquant mon silence).

Seatruck au milieu des îles et des icebergs.

Une journée standard en cette période : sortie tôt le matin pour réaliser deux stations, à

chacune d’entre elle est effectuée une CTD (mesure la salinité, température et profondeur) ;

une benne à sédiment pour l’analyse granulométrique et la matière organique ; ainsi qu’un

chalut pour la collecte des organismes marins vivant au fond. De retour à la Criée, nous trions,

déterminons, comptons, pesons, photographions, référençons et emmagasinons les différents

animaux et végétaux récoltés.

Les fonds marins abondent tant par la diversité des organismes que par leur forme, taille et

couleur : oursins, étoiles de mer, ascidies, crinoïdes, holothuries, mollusques, bryozoaires,

annélides, pycnogonides, poissons …

La découverte de nouvelle espèce est toujours la question des visiteurs. Malheureusement, la

réponse n’arrive pas de suite puisque les échantillons sont envoyés à des experts en fonction

des groupes taxonomiques et nommés un peu plus tard. Néanmoins, la richesse de

l’Antarctique est époustouflante, la créativité du vivant pour s’adapter et exister semble sans

limite.

Exemples d’animaux, de haut en bas : Holothurie ; Pogonophrine ; Ascidie ;

Gastéropode ; Amphipode ; Céphalopode ; Pycnogonide ; Isopode (l’échelle est différente en

fonction de l’animal).

Le silence

Ce petit mot pour deux choses totalement différentes mais propre à la campagne d’été en

Antarctique. La première est mes excuses pour le long silence sur mon blog depuis fin janvier.

Entre R2 et R3, la campagne Seatruck (écourtée cette année) prend du temps et en laisse très

peu : mauvaise excuse pour justifier mon manque de réactivité sur le blog. Si nous rajoutons

le fait que mon éditeur de blog est en vacances et que je ne voulais pas le déranger, cela tient

un peu mieux la route, non ? Hé oui, je ne peux pas publier moi-même mes articles et c’est

Florian qui s’en charge pour moi. Un grand MERCI à lui pour me rendre ce service au

combien important. Merci fluflu.

La deuxième chose en rapport avec le silence, c’est quand cette période, il se fait rare. Le vent

monte en puissance, s’infiltrant par le moindre interstice, raisonnant dans nos capuches,

agitant nos fenêtres et assourdissant nos dialogues. Vous pouvez rajouter à monsieur Eole, le

cri des milliers de poussins réclamant à manger et les parents s’agitant dans tout les sens et

vous comprendrez qu’en Terre Adélie, le silence est d’or même si cela est très agréable. ;)

Plage en Terre Adélie, même ici l’été c’est surpeuplé !

SkuaRock

A DDU, nous avons des manchots, de la glace, du vent, des icebergs, de la banquise, des

pétrels, des boutbois, des chaudars, des dista, des gp (tout un vocabulaire) mais nous avons

également une radio. Hé oui même en Antarctique, nous avons une radio et quelle radio :

SkuaRock. La plupart du temps, c’est une playliste diffusée sur la base et chaque personne

ajoute sa propre musique. Parfois, il y a des émissions de radio en direct.

L’une des rubriques de nos émissions est celle des dédicaces. Vous pouvez envoyer vos

dédicaces sur l’adresse « skuarock@ddu.ipev.fr ». Plusieurs éléments à fournir :

- La ou les personnes concernées par la dédicace

- Le titre et l’artiste de la chanson

- Le message à transmettre

- Votre nom ou surnom

Petite mise en garde de notre chroniqueuse, il n’y aura aucune censure, tous les « pour toi

mon choupinou d’amour » ou les « va te faire …. » seront retranscrits à travers les ondes

adéliennes. En fonction du succès, les dédicaces seront diffusées toutes les semaines ou tout

les mois.

A vos plumes !

Passation de l’émission SkuaRock TA61 à la TA62.

Astro quand tu nous tiens !

Mes messages sont espacés en ce moment sur le blog, veuillez m’en excuser, non que je ne
veuille pas partager ou qu’il n’y a rien à raconter, bien au contraire. L’Astrolabe est arrivé, il
y a une petite semaine, apportant avec lui provisions, matériels, nouveaux campagnards d’été,
la délégation de M.Rocard et mes responsables de programme.

Nous avons accueilli M.Michel Rocard, ancien premier ministre, de passage à DDU en
compagnie du directeur de l’IPEV et depuis quelques jours, nous avons des invités australiens
en transit sur la base. J’ai été « p’tite marie » durant la présence de la délégation et avec mes
deux compères de service, nous avons voulu marqué l’événement.

Manchot Basile, Ornitho Sophie, M.Rocard et Manchot Moi.

R2 est également le signe de la campagne océanographique à bord de l’Astro. La présence de
la banquise empêche l’utilisation du Seatruck et a conduit à quelques retards. La campagne est
donc raccourcie à 4 jours au lieu des 18 prévus. J’ai eu la chance de monter à bord pendant
24h pour effectuer différentes opérations de prélèvement et de revenir à DDU en hélicoptère.
Je vous promets prochainement de nouvelles photos.

Vue aérienne de la base.

Multiplication adélienne

En cette période, la population de la Terre Adélie est en perpétuelle extension. Je ne vous
parle pas de l’arriver de R1 mais des naissances depuis quelques jours des petits manchots
adélies… l’invasion a commencé. Il ne faut pas oublier le jeu de la sélection naturelle qui
s’applique partout et donc la naissance des bébés squas, le prédateur des airs. Ainsi le nombre
de becs se multiplient alors que tout doucement la glace disparaît pour laisser la place à l’eau
libre et à l’océan antarctique.

Bébés manchot adélie.

Les squas se fondent dans les couleurs de leur milieu naturel. Sur cette photo, il faut retrouver
un adulte et deux poussins. Bonne chance.

Bébés squa.

Bonne année 2012 !

La nouvelle année vient d’arrivée plus tôt pour moi que pour vous. Hé oui, avec 9h de
décalage entre la Terre Adélie et la France quand vous commenciez le compte à rebours, je
me réveillais déjà (courte la nuit !) pour entamer le 1er janvier. Je vous souhaite à tous une
merveilleuse année 2012 : riches d’émotions, d’émerveillement et de rires. Quoi de mieux que
de vous souhaiter une bonne année à partir de l’Antarctique : extrémité du monde et terre des
nouveaux horizons. Le vent puissant vous apporte ce message et en dépit du froid polaire, mes
voeux sont des plus chaleureux.
Bonne Année 2012 à vous tous. A très bientôt.

Restez dans le vent !