Arrivée de R1

22 décembre 2011 : soleil, température positive, banquise toujours présente, pêche
foisonnante et navire à l’horizon. L’Astrolabe est arrivée apportant la plupart de la TA 62
(moins lidar et journalistes), dépêches postales, vivres, bagages et matériels. Arrivée oui mais
accessible non. Il se trouve à environ 7 Km de la base.

Mots doux de la TA61 à la TA62.

Le lendemain, le balai d’hélicoptère commence livrant l’ensemble du personnel. La neige se
présente sur la base en début d’après-midi arrêtant tout les vols. Nous sommes maintenant
plus de 80 personnes sur la base. En un mois, nous avons eu le temps de prendre des
habitudes déjà chamboulées. Nouvelles découvertes pour les arrivants, l’activité continue
normalement pour les « anciens ». La TA62 prend officiellement le pouvoir sur la TA61 !

Mots doux des précurseurs de la TA62 aux nouveaux arrivants.

PS : petite explication des mots doux. Chaque TA porte un nom donné par ces prédécesseurs.
la TA61 = les tafioles ; la TA62 = les consanguins … No coment !

Chapardeur ?

Les manchots Adélie couvent leur oeuf, les parents se relayent pour aller manger et rapporter
de nouveaux cailloux pour consolider le nid. Ces intrépides doivent affronter le froid, les
tempêtes, les attaques de skua et maintenant, les voleurs de nid.
Grande surprise pour nos amis ornitho quand ils découvrirent un manchot d’une autre teinte
couvant un oeuf au milieu des adélies… un manchot jugulaire. D’habitude, ils ne font que
transiter dans les eaux libres et leurs colonies se trouvent sur d’autres terres.
Celui-ci ou celle-ci a déposé ses valises depuis quelques jours près du mât Iono. Nombreuses
sont les interrogations et les hypothèses : oeuf d’Adélie volé ou oeuf de jugulaire ? Seul, peut-il
mener l’oeuf à terme ? Croisement Adélie-Jugulaire ?
Il est au coeur de notre attention et nous attendons la conclusion de ce petit mystère au milieu
de la colonie.

Manchot jugulaire couvant au milieu des manchots Adélie.

Nouvelles recrues

Une nouvelle classe rejoint notre école des glaces.
Bienvenue aux enfants de moyenne et grande section de l’école maternelle Percanville du
Havre. J’attends toutes vos questions et je prendrai un grand plaisir à vous répondre.
A bientôt

La banquise adélienne

La chasse aux phoques

Les règles du jeu sont simples : 4 équipes composées de 3 ou 4 participants doivent dans un
secteur défini trouver le maximum de phoques (vérifier si ils sont marqués, les sexés, et les
photographiés). J’ai été affecté à la zone 1 qui consiste à effectuer le tour de l’île des Pétrels,
de Prudhomme à Florence, donc une randonnée d’environ 22 Km pour environ 50 phoques
dénichés.

Maman et bébé phoque.

Ceci fait évidement partie d’un programme scientifique de surveillance de la population des
phoques. Une partie des loisirs en terre adélienne consiste à aider les autres personnes dans
leur travail. En l’occurrence, plutôt une belle opportunité d’approcher ces animaux si paisible
sur la banquise qui peuvent se montrer coriace surtout quand ils approchent les 300 Kg.

La chasse aux phoques.

Service de base

A DDU, la vie se fait en collectivité donc chacun doit contribuer au bon fonctionnement de la
base. Chacun est responsable de sa chambre et de son lieu de travail mais les parties
communes sont réparties tous les jours. Trois personnes sont désignées à tour de rôle et
deviennent pour une journée les « petites marie ».
Le servie base commence à 8h pour débarrasser et nettoyer le petit déjeuner. Après, un grand
ménage de l’ensemble du bâtiment séjour est effectué puis préparation des tables pour le repas
du midi : couverts, pain, eau, beurre, condiments, … Les repas sont servis à table : entrée,
plat, fromage et dessert (café et thé en fonction du service) puis vaisselles. L’après-midi est
consacrée au nettoyage des dortoirs : douche, toilettes et parties communes puis nouveau
service du soir. L’hiver nous serons 29, en ce moment nous oscillons entre 40 et 50, le pic
peut atteindre les 80 ou 100 personnes. Vous imaginez le monticule de vaisselle !
Bref, j’étais de service base aujourd’hui.

Base du Dumont D’Urville située sur l’île des Pétrels.

Une journée à la mer

Pour se détendre quoi de meilleure qu’une après-midi à la plage. En Antarctique, la plage ça
se mérite. Il faut randonnée sur la banquise, une vingtaine de kilomètre pour rejoindre la
polynie la plus proche. Après un détour et un hommage sur le rocher du débarquement où M.
Dumont D’Urville foula le sol pour la 1ére fois en 1840, l’océan austral est à nos pieds. Les
icebergs, piégés dans la glace ou voguant au grès des courants, se dressent devant nous en
colosse de glace.

Comme sur chaque rivage et à toutes saisons, des baigneurs invétérés profitent de l’eau pour
se rafraichir de la chaleur accablante… Ils n’ont pas à se soucier de l’hypothermie. Par contre,
leur plus grand prédateur, le léopard des mers, peut roder dans les environs. Cette fois-ci, il
n’a pas été aperçu, peut-être une prochaine fois.

Visites imprévues

Pour effectuer notre travail, nous avons à disposition un « trou de pêche » permanent dans la
banquise. Il permet de passer les différents types d’engins (trémail, filet à phyto, chalut,
racleur, ROV, …). Dès que le beau temps est au rendez-vous, nous sommes gâtés en ce
moment, nous nous rendons au trou de pêche. Parfois nous avons la visite des vrais habitants
de l’Antarctique.

Les indigènes de Terre Adélie surgissent en fonction de leur bon vouloir et nous rappellent
que c’est nous les étrangers et en simples spectateurs, nous ne pouvons qu’admirer.
Je vous présente Virgule, phoque de Weddel, visiteur régulier du trou de pêche.